Qu'est-ce qu'on boit ?

Vignaverde 2021 de Marco Bartoli (28,65$)
Blanc. Situé dans le nord-ouest de la Sicile, Marco de Bartoli est celui à qui l'on attribue le retour des marsalas qualitatifs. Ces vins sucrés avaient complètement perdus leurs notes de noblesse. Aujourd'hui, ce sont ses enfants Renato et Sebastiano qui sont en charge du domaine. Ils travaillent la vigne sans ajout de produit de synthèse, mais ne possèdent pas la certification bio. Cette cuvée de grillo possède juste assez de gras pour bien accompagner des poissons à chair blanche à table ou même des coquillages. Six mois d'élevage en inox, non filtré non collé, léger ajout de sulfites. 

Chenin 2021 par Le Rocher des Violettes (27,85$)
Blanc. Xavier Weisskopf s'est installé à Montlouis-sur-Loire en 2005 après avoir été maître de chai en Bourgogne. Il travaille en bio. Ces vignes de chenin ont plus de 80 ans. Ça provient de la parcelle Les Borderies, à Montlouis, mais dont une partie est hors appellation, d'où la mention Vin de France sur la bouteille. Malo complétée sur ce vin (donc pas pomme verte). 

Le Beurot Pinot Gris 2021 du Domaine Stoeffler (34,75$)

Orange. Je ne connais pas ce domaine, mais comme c'est Bertrand d'Importation du Moine qui rentre ça en SAQ, ça m'intrigue pas mal ! Vincent Stoeffler a repris le domaine familial de 16 hectares, situé autour de Barr, Mittelbergheim et Heiligenstein, en Alsace. Il est entouré de quelques personnes, mais son fils Adrien a récemment joint l'aventure, qu'on peut clairement imaginer reprendre éventuellement l'exploitation. Ils travaillent en bio depuis plus de 20 ans. Sur le site du producteur on nous parle des accords à faire et du potentiel de garde, mais je trouve aucune maudite info sur la durée de la macération et l'élevage. Si la couleur de la photo SAQ est représentative, il faut s'attendre à une macération de dizaines de jours et donc de bonnes textures et arômes puissants. 

Anjou Effusion 2020 de Patrick Baudouin (36$)
Blanc. Les chenins de Patrick Baudouin ont bonne réputation, car c'est un vigneron militant fier de son terroir où l'on y trouve une composition minéral unique. Il a repris les vignes pratiquement en friches en 1990 puis en 2002 s'est converti à l'agriculture biologique. Il travaille avec les levures indigènes, fermente et élève ses vins en vieux fûts bourguignons et minimise les ajouts de sulfites. 

Valpolicella Ca'Fiui 2021 de Corte Sant'Alda (29,30$)
Rouge. Marinella Camerani a décidé de faire un retour à la terre en 1985, au nord-est de Vérone. C'est une autodidacte qui n'a pas peur d'aller à la rencontre de vignerons et vigneronnes des quatre coins de l'Europe pour constamment apprendre. Valpolicella, c'est une DOC assez grande qui produit des vins assez hétérogènes, c'est donc difficile de prédire le profil de ce vin. Assemblage de corvinone, corvina et de rondinella, le tout vinifié et élevé en barriques de chêne. 

Prosecco Valdobbiadene Col Fondo 2021 de Ca'dei Zago (30,50$)
Prosecco. La famille Zago (qui est tout le temps parti su'a go) travaille proprement à la vigne depuis des générations, mais Christian a décidé de faire un pas de plus en 2010 et d'adopter la biodynamie. Ce prosecco porte la mention "col fondo", c'est-à-dire qu'en provoquant une 2e fermentation en bouteille avec lies, on va pouvoir aller chercher pas mal de textures. Ça peut donner des bulles un peu plus rondes et crémeuses, à la robe légèrement à très voilée. 90 % glera, 10 % verdiso.

Sancerre Les Grands Champs 2021 du Domaine Fouassier (34,75$)
Blanc. Vous commencez à connaître mon amour pour ce domaine. Souvenez-vous également de son Iconoclaste en bombe de fruits. Bref, c'est une cuvée parcellaire (c'est le premier domaine à avoir commencé à travailler en parcellaire en Sancerre !). Le terroir des grands champs est composé de calcaires de Buzançais sur kimméridgien inférieur (excellent à plugger sur une date si vous ne voulez pas être rappelé-e). Vinification naturelle bien évidemment et élevage en cuve.

Chinon 2020 du Domaine Bernard Baudry (26,45$)
Rouge. L'un de mes producteurs préférés de la Loire. Des vins complexes, vivants et d'une maîtrise impeccable. C'est aujourd'hui Matthieu Baudry, fils de Bernard, qui s'occupe des vins. C'est un domaine de 32 hectares démarré à la base par Bernard, en 1975, après avoir étudié à Beaune. Ils sont certifiés bio depuis 2006 et ont une approche parcellaire, ce qui permet de s'amuser à acheter plusieurs des cuvées et comparer les variations sur un même thème. Les vignes de cabernet franc de cette cuvée proviennent du plateau supérieur, composé de sables à 70 % et de graviers. Fermentation de 15 jours en ciment et 15 mois en bois et ciment. On en prend une caisse !

Minervois Laguzelle 2021 du Domaine Benjamin Taillandier (20,90$)
Rouge. Des arrivages nature de ce genre-là, à ce prix-là, faut en profiter. 70 % cinsault, 20 % grenache et 10 % carignan élevé 6 mois en cuve béton. Benjamin Taillandier, à lire son parcours, semble être un vigneron de passion qui cherche à tout prix à produire des vins artisanaux où l'homme s'efface pour laisser la place au raisin. Le vin semble offrir une fraîcheur remarquable, mais peut-être aurait-il plus sa place autour d'un BBQ (pas besoin de cuisiner, juste être assis à côté devrait suffire...anyway, au temps qu'il fait). 

Barbera d'alba 2020 de Giulia Negri (30,25$)
Rouge. La jeune vigneronne s'est vue décerner le prix de meilleure jeune vigneronne 2020 par l'organisme Slow Wine Italie. J'ai découvert son style justement avec cette cuvée de négoce l'an dernier. Fred de Symbiose en parle dans une vidéo sur la page Facebook de Symbiose. Le site de Serradenari est l'un des plus hauts de l'appellation (checkez la photo comment c'est magnifique!!!).

Post Flirtation 2021 de Martha Stoumen (45,25$)
Rouge. Le plus bel arrivage de cette semaine. J'aime TELLEMENT les vins de Stoumen, mais ça, vous le savez si vous avez lu mon livre :). Martha a appris à travailler la vigne avec Steve Matthiasson, qui est une référence en tant qu'excellent agriculteur bio en Californie (il a écrit un ouvrage de référence à cet effet). Elle est aussi la vigneronne principale dans l'épisode sur la Californie. Elle s'occupe du fermage sur la moitié de ses parcelles (beaucoup n'ont pas les moyens de s'acheter un lopin de terre en Californie et achètent du raisin ou louent des parcelles). Elle fait les vins à Sébastopol, qui semble être un haut lieu de rencontre de gens qui font du vin naturel dans la Russian River Valley. Moitié zinfandel, moitié carignan, quelques jours de macération en grappes entières, élevage de 5 mois en barriques, bas en alcool (je crois qu'elle aime bien vendanger un peu tôt). GRANDE QUILLE DE SOIF, VIN TRÈS SEXY.

Chiroubles Les En Hauts 2020 par Les En Hauts (52,25$)
Rouge. Au début de 2020, Damien Coquelet et Frederic Cossard ont fondé un domaine pour s'amuser avec les raisins de top parcelles. Les vignes produisant ce vin sont  à 500 mètres d'altitude sur un sol de granite très sableux. Il y a 360 bouteilles, faites vite !

Régnié cuvée Montmerond 2020 d'Antoine Sunier (38$)
Rouge. Ward & Associés représente deux domaines distincts, de deux frères, Antoine et Julien Sunier. De ce que j'ai goûté des deux, Julien fait des vins du Beaujolais dans le style de Yann Bertrand, Karim Vionnet, Georges Descombes, alors qu'Antoine fait des beaujolais avec beaucoup de complexité et de profondeur, un peu comme ceux de Foillard et de Chamonard. Antoine possède cette capacité à faire des vins d'émotion qui charmeront dans les détails, tout en délicatesse. Vignes de 60 ans sur sols granitiques, 10 à 15 jours de carbo, 90 % d'élevage en vieux bois et 10 % en béton. 

Hautes-Côtes de Beaune Orchis Mascula 2020 du Domaine Henri Naudin-Ferrand (65,50$)
Rouge. On connait bien Claire Naudin pour son excellent bourgogne aligoté qui rentre toujours à bon prix. Elle travaille sur deux gammes. Les cuvées Henri-Naudin Ferrand sont en faites en continuité avec le style de son père, donc plus classique. C'est plus traditionnel, souvent délicat et très floral. Ce genre de vin bénéficie généralement d'un peu de temps à la cave pour que l'élevage s'harmonise au vin (mon dieu que je me sens intelligent après une telle phrase).

Lincoln Lakeshore Flammerole 2021 de Peal Morissette (41,25$)
Blanc. François Morisette est né au Québec, mais c'est en Bourgogne qu'il a fait ses classes dans le monde du vin. Mel Pearl, homme d'affaires, a su éventuellement lui faire une superbe offre pour le convaincre de revenir au Canada et de bâtir avec lui l'un des plus prestigieux vignoble canadien. Ils sont situés dans la péninsule du Niagara, au sud de Toronto. Ils travaillent en lutte raisonnée, autant sur leurs vignes à eux que c'est les parcelles en fermage. Les vins sont vinifiés dans l'esprit du nature, de façon assez libre. Chardo pressé en grappes entières puis fermentation et élevage en foudres et barriques avec 5 % de bois neuf. Élevage habituel de 18 mois, mais logiquement ça serait autour de 12 mois ici. 

Historic Tinto 2019 de Terroir Al Limit (39$)
Rouge. En plein Priorat (Catalogne), Dominik Huber et Eben Sadie se sont rencontrés en faisant leur stage. C'est en 2001 qu'ils ont vinifié le premier millésime de leur nouveau domaine. La collaboration n'a pas duré longtemps : Edie est retourné vivre en Afrique du Sud, mais Dominik a plutôt décidé de finir par s'investir à temps plein dans son projet. C'est un assemblage de 9 parcelles, 75 % grenache et 25 % cariñena, macération en grappes entières avec levures indigènes, 6 mois d'élevage en béton. 

Alsace Grand Cru Moenchberg 2019 du Domaine Kreydenweiss (68,75$)
Orange. Depuis 2007, c'est Antoine Kreydenweiss qui s'occupe du domaine, avec sa femme et leurs filles. Total de 13,5 hectares travaillé en biodynamie depuis 1989. J'aime beaucoup ce domaine alsacien. Macération de pinot gris (une semaine en grappes entières, mais une proportion en presse directe également). Élevage d'un an en demi-muids de chêne, sans sulfites ajoutés. 

Closerie Saint-Roch 2019 (49,75$)
Rouge. Même famille que Château le Puy, c'est-à-dire la famille Amoreau. Ici, c'est Pascal Amoreau qui travaille en biodynamie et qui vinifie sans soufre, mise à part un peu à la mise en bouteille. Au niveau du style, je n'ai jamais goûté, mais je comprends qu'on tente de faire une infusion des raisins pour limiter l'extraction et faire des vins rouges souples. L'élevage est de minimum deux ans en foudres. D'ailleurs, un mathusalem de Château le Puy 2019 devait sortir cette semaine, mais ça demeure à ce jour un mystère (code SAQ 15034051). 

La Truffière 2020 du Domaine Danjou-Banessy (45,50$)
Rouge. En 2000, les frères Danjou ont repris le domaine fondé par leur grand-père dans le Roussillon, une cinquantaine d'années plus tôt. Ils sont situés juste au nord de Perpignan. Leurs 15 hectares de vignes sont âgées entre 15 et 120 ans ! Ils travaillent en bio en y intégrant certaines pratiques biodynamiques tel que le suivi du cycle lunaire. Assemblage de vieilles vignes de 60 à 80 ans de grenache et de carignan. La cuvée porte son nom du fait que les vignes sont entourées d'une truffière. 15 à 20 mois d'élevage en demi-muids. 

Pinot noir Cru Selection 2019 de Marjan Simčič (54,50$)
Rouge. Marjan Simčič est à la tête d'un domaine de 18 hectares, dans la région de Brda, en Slovénie. Il représente la 5e génération de la famille à s'en occuper. Ils sont situés à 20 km de la mer. Ils travaillent sans ajout de produits de synthèse à la vigne. Vignes de pinot noir de 24 ans plantées sur sols de marnes, ardoises et grès, avec 24 mois d'élevage. Jamais goûté les rouges de ce domaine. 

Bourgogne Les Pince vin 2020 du Domaine Alain Burguet (51,75$)
Rouge. Alain Burguet fait partie de ceux qui ont redonné du lustre aux vins de Gevrey-Chambertin. Aujourd'hui, ce sont ses fils Éric et Jean qui sont en charge du domaine. Ils ont pour style des vins denses avec de longs élevages, pour faire des pinots avec de la matière et de la profondeur. Ils travaillent les 10 hectares en bio et sont même en conversion vers la biodynamie. Asssemblage de 5 parcelles à Gevrey. Raisins égrappés et 18 mois d'élevage en vieux bois. 

Nero Maccàrj 2017 de Gulfi (51,75$)
Rouge. Matteo Cattania poursuit le travail de son père Vito avec qui il a travaillé pendant 20 ans. Ils font des grands vins, tout en bio, dans le sud-est de la Sicile, sur des terroirs quand même assez distancés les uns des autres. L'oenologue qui fait les vins, Salvo Foti, dont j'ai parlé dans mon livre, est un artisan immensément respecté sur l'Etna. Les vins sont parfaits pour la table, la viande notamment, avec toujours assez de puissances et de bois pour accompagner les repas plus costauds, mais sans jamais ajouter de lourdeur au repas. Première fois que je vois cette cuvée en SAQ. Nero d'avola sur argilo-calcaire, qui fait une longue macération puis ensuite un élevage de deux ans en barriques de 500 litres. Il y a au minimum un an d'élevage en bouteille (plus genre 3 ici). 

Les Rachais Extra Brut 2009 de Francis Boulard (149,25$)
Champagne rosé. Boulard travaille en biodynamie depuis plusieurs années à Cormicy, au nord-ouest de Reims, avec sa fille Delphine. J'ai enfin eu la chance de goûter un de ses champagnes pendant les Fêtes et j'ai bien aimé l'entrée de gamme. Ce champagne rosé est obtenu en faisant une macération de 12 heures avant le pressurage, et non pas par ajout de vin rouge. 100 % pinot noir de deux parcelles plantées en sélection massale, vignes de 30 ans sur sols siliceux et calcaire. 

Meursault Sous la velle 2018 de Marthe Henry Boillot (204,50$)
Blanc. Marthe Henry Boillot a repris le domaine de son grand-père Pierre Boillot en 2013. Elle a d'abord travaillé comme journaliste à Paris avant de décider de revenir à ses souches familiales, à Meursault. Elle est allé suivre sa formation à Beaune et a notamment travaillé chez un vigneron que j'adore : Jean-Yves Devevey. 6 magnums disponibles. 

Chablis 1er Cru Beauregard 2018 du Domaine Pattes Loup (201,75$)
Blanc. Thomas Pico est un vigneron fort respecté qui travaille en bio, aime les longs élevages et réduit au maximum l'utilisation des sulfites. Le 1er cru Beauregard est exposé plein sud, donnant des vins solaires qui ont de grands potentiels de vieillissement. Les vignes ont 30 ans, sur des sols kimméridgiens, sols signature de Chablis. Il fait une lente fermentation d'un an puis un élevage en demi-muids de 18 mois.