Qu'est-ce qu'on boit ?

Morgon Tradition 2020 de Jean-Paul Thevenet (27,45$)
Rouge. J'ai souvent mentionné Jean-Paul Thevenet, étant l'un des membres importants de l'identité nature du Beaujolais et des grands vins de terroir de la région. C'est celui qui complète la bande des 4, mais dont c'est seulement le 2e arrivage en SAQ, alors que les 3 autres y sont bien représentés. Cela dit, cette cuvée est probablement davantage signée par son fils Charly. Cuvée de gamay en macération carbonique pendant 15 à 25 jours à basse température pour allonger au maximum le temps de macération.

Rosato di Ampeleia 2021 d'Ampeleia (28,95$)
Rosé. Je le rappelle : c'est un side project d'Elisabetta Foradori en Toscane, surtout mené par Marco Tait. Vignoble biodynamique planté sur trois niveaux d'altitude différents. Première fois que je vous parle de cette cuvée. Le rosé est produit à partir de 80 % de carignan en pressurage directe et de 20 % d'alicante nero (grenache noir), macéré 14 jours en macération semi-carbonique. 6 mois d'élevage en cuve béton. 

Argiles rouges Pinot noir 2019 du Domaine Muré (33,75$)
Rouge. Véronique et Thomas Muré travaillent 12 hectares en biodynamie à Rouffach, sur le domaine familial. J'adore leurs vins, surtout leurs rieslings. Je n'ai jamais goûté de rouge de chez eux. Je n'ai pas trouvé les infos particulières à ce vin, mais j'ai cru comprendre qu'ils aimaient travailler le pinot avec une propotion de grappes entières et élevé en barriques avec une petite proportion de bois neuf à l'occasion. Les pinots d'Alsace sont très solaires et complexes et méritent d'être connus davantage. 

Rosenberg Riesling 2020 du Domaine Barmès-Buecher (36,75$)
Blanc. Nathalie a mis une étoile parce que c'était pas représentatif du riesling. Quand je lis des affaires de même j'ai envie de m'immoler sur le champ. Domaine familial dont l'histoire remonte à 1985 et qui travaille aujourd'hui 17 hectares de vignes en biodynamie sur 7 différents terroirs, dont 3 grands crus. Cette cuvée provient d'une parcelle où les vignes ont en moyenne 45 ans et sont plantées sur des sols argilo-calcaires et gréseux. Le vin fait un élevage d'un an sur lies totales en foudres pour aller chercher de la texture.

Morgon 2021 de Guy Breton (34,50$)
Rouge. Guy Breton, surnommé “P’tit Max”, fait partie de la gang des 4 (Thévenet, Foillard, Breton et Lapierre). Ses cuvées d'entrée de gamme sont toujours des beaujolais de grand plaisir et de super qualité. Je répète l'info sur le millésime : 2021, moins de volume, moins de soleil, plus d'acidité, un plus pour la région ! Vignes de 45 ans sur sols de granite, 100 % gamay (dah!) en grappes entières avec 14 jours de macération carbonique. Non filtré, non collé et léger ajout de So2. 

Morgon Colombier 2021 des Vignobles Bulliat (27,10$)
Rouge. Bio depuis 2010, domaine familial où Loïc, 7e génération à opérer, et son père Noël (lol) travaillent 28 hectares en Beaujolais répartis sur 8 appellations, dont 5 crus (Morgon, Fleurie, Chénas, Chiroubles et Moulin à Vent). Gamay en semi-carbonique avec court élevage de 4 mois en fûts de chêne selon le site de l'agence (mais c'est 2018, donc long temps en bouteille, ou élevage plus long qu'annoncé ?). Comme d'hab, mention spéciale à Simon Roy pour la belle étiquette ;)

Côtes du Jura Les Molates 2020 d'Éric et Berengère Thill (36$)
Blanc. Du Jura que je connais pas, mais importé par Plan vin, ça me plaît ! Éric et Bérengère Thill sont installés dans le village de Trenal, 45 km au sud d'Arbois. Eric est natif d'Alsace et le choix de l'Alsace s'est donc fait suite à un coup de coeur pour la région et ses vins. Ils ont commencé en 2009 avec 2,8 hectares et en possèdent maintenant 7. Le tout est travaillé en bio depuis le jour 1. Cuvée parcellaire de chardonnay, avec un 20 % de savagnin. 

Bourgogne aligoté 2021 de Stéphane Murat (23,60$)
Blanc. Stéphane a repris les rênes du domaine en lutte raisonnée en 2007 des mains de son frère Hervé, qui avait commencé le tout en 2005 en reprenant une parcelle de Hautes-côtes de Nuits d'un hectare et demi. On parle aujourd'hui d'un domaine de 3,4 hectares avec un complément de négoce. Lente fermentation puis élevage en inox pour un aligoté supposément texturé et délicat. À ce prix-là, il n'y a aucune raison de ne pas l'essayer. 

Chinon Les Galets 2021 du Château de la Bonnelière (23,20$)
Rouge. Je vous en ai parlé la dernière fois que c'est rentrée en SAQ, mais je n'ai toujours pas eu la chance de goûter. Marc Plouzeau a repris le domaine familial naissant en 2000 où il a entamé la conversion vers le bio. Cabernet franc sur des terres bien drainées, vinification naturelle, avec élevage en cuve, So2 total à 35 mg par litre. 

Côtes du Jura Pinot noir 2018 du Château d'Arlay (42$)
Rouge. Le Château d'Arlay c'est en fait la production faite au château du même nom avec les vignes plantées autour, au centre du Jura. Ils sont présentement en conversion bio. Je n'ai jamais goûté, mais je suis curieux d'essayer. Les seules infos que j'ai trouvé, c'est que c'est du pinot noir sur marnes, pas d'info d'élevage malheureusement. 

Swartland Mysterties Die Orange 2019 de Lammershoek (38,75$)
Orange. Producteur importé par Rezin que je ne connais pas, situé dans la zone viticole de Paardeberg, en Afrique du Sud. Ferme de 60 hectares, en "presque bio" disent-ils sur leur site, le tout sans irrigation. Macération de 7 semaines sur peaux de chenin blanc avec un tout petit peu de hárslevelü, cépage hongrois. Levures indigènes, usage modéré de sulfites. 

Brouilly La Croix des Rameaux 2021 de Jean-Claude Lapalu (41,25$)
Rouge. J'admet mon ignorance : malgré que Lapalu soit considéré une des stars du Beaujolais nature, je ne connais pas du tout ses vins. Aujourd'hui à la tête de 12 hectares de vignes, il a commencé en 96, travaille en bio et nature. De ce que je lis de cette cuvée de gamay, elle provient d'un terroir assez chaud qui en fait un vin normalement bien construit pour la garde et si c'est pour consommation immédiate, à ne pas hésiter à carafer. Macération carbonique puis 9 à 10 mois d'élevage en barriques. 

Arbois Chardonnay 2020 du Domaine Rijckaert (30,50$)
Blanc. Domaine que j'aime bien pour leur approche au chai des différents vins qu'ils produisent, autant pour ceux en provenance du Jura que du Mâcon. Depuis 2013, c'est Florent Rouve qui s'occupe des vins. Cette cuvée de chardonnay a été entièrement vinifié en vieux fûts avec un élevage de 15 mois sur lies grossières. Selon mon intuition, c'est un beau chardonnay de table avec une belle acidité, peut-être un ami du crabe même.

IGP des Collines Rhodaniennes Les Vignes d'à côté 2021 d'Yves Cuilleron (28,60$)
Blanc. Récemment, je vous ai beaucoup parlé des vins d'Yves Cuilleron, membre du trio derrière les Vins de Vienne. L'acquisition de différentes parcelles d'exception un peu partout en Rhône septentrionale explique en partie la renommée de son domaine aujourd'hui. Il fait une viticulture sans agent de synthèse et travaille les vins en levures indigènes. Ce viognier provient de vignobles composés de sols granitiques et allluvionnaires. Élevage en parts égales de foudres, de barriques et de cuves en inox. 

Le Régal 2020 par Le Loup Blanc (27,75$)
Blanc. Je vous ai toujours recommandé les vins d'Alain Rochard, propriétaire du Rouge Gorge, qui travaille en bio certifié avec quelques éléments de la biodynamie, dans l'appellation Minervois. Toutefois, cette cuvée ne semble pas s'être qualifiée pour l'AOC et est donc produite en Vin de France. Assemblage différent du dernier arrivage : 90 % terret, un peu de carignan blanc et gris. Élevage à moitié en foudres et à moitié en inox, pendant 10 mois. Sols argilo-calcaires, une partie des vignes a 50 ans et l'autre 10 ans. 

Kröv Steffensber Riesling Spätlese 2021 de Weingut Staffelter Hof (31,75$)
Blanc. Staffelter Hof est l'un des plus vieux domaines de la Mosel, en Allemagne. Une région qui, historiquement, avait de la difficulté à voir ses raisins arriver à maturité tellement elle était au nord. Ils ont toujours un loup sur l'étiquette, parce que la légende veut que le loup aurait mangé leur âne, "employé" du domaine. Ils auraient alors domestiqué le loup pour qu'il prenne la relève de l'âne. Ce riesling spätlese (terme qui indique un certain niveau de maturité des raisins) contient 55 grammes de sucre résiduel. Le secret ici ? La présente d'une très haute acidité qui vient accompagner ce sucre et qui en fait un excellent vin. Faites vous un plat HYPER spicy et buvez cette bouteille simultanément, l'expérience est malade. Sinon, ce sont des vins qui sont intuables en cave. 

Pinot Blanc Auxerrois 2020 du Domaine Albert Mann (25,65$)
Blanc. Le Domaine Albert Mann fait partie des précurseurs de la biodynamie en Alsace. Les actuels propriétaires, la famille Berthelmé, est en charge depuis le 17e siècle. Assemblage de parcelles de pinot auxerrois (75%) et de pinot blanc (25%) sur des sols marno-calcaire et de grave. 

Côtes du Jura Chardonnay de la Reculée 2020 du Domaine Pignier (48,25$)
Blanc. Quel bonheur de parler des vins de Pignier après avoir rencontré Jean-Étienne lors de mon voyage ! Domaine situé tout juste au sud de la ville de Lons-le-Saunier, à Montaigu, où ils sont pas mal seuls à y cultiver de la vigne. Ils travaillent dans une vieille cave ayant appartenu aux Moines Chartreux et construit au 13e siècle. C'est magnifique ! Les vins sont droits et donnent envie d'en coucher plusieurs. 100 % chardonnay, vinification et élevage en vieux fûts, un peu de bâtonnage, potentiel de garde de 15 à 20 ans selon les producteurs, mais déjà bon, d'où la grande soif. Leur cuvée de rouge À Table avec Léandre 2020 sort également, à 53,75$. 

Fanucchi-Wood Rd Vineyard Trousseau Gris 2021 de Pax Mahle Wines (50,25$)
Blanc. Pax Mahle, c'est un peu le centre de bien des choses qui se passent à Sebastopol, à Napa, puisque son chai est devenu un incubateur de plein de projets de ceux qui constituent une partie de la "Nouvelle-Californie".  Pax et sa femme Pamela ne travaillent qu'avec des vignobles à faibles rendements où aucun produit de synthèse n'est utilisé. Ils travaillent en grappes entières et font des vins de précision. Cette cuvée provient de vignes de 45 ans de trousseau gris plantées sur sols de grès. Pressurage direct selon le site d'Oenopole, mais j'ai mes doutes à voir la photo sur leur site. 3 mois d'élevage en cuves béton. 

La Perlée 2020 de La Porte Saint-Jean (57,75$)
Blanc. Sylvain Dittière est un jeune qui fait du old-school avec ses 5 hectares de vieilles vignes à Saumur-Champigny. Il travaille en bio non certifié. C'est souvent ce que j'ai envie de boire quand je vais à l'Express, autant pour ses blancs que ses rouges (juste surveiller l'utilisation de bois neuf qui parfois donne envie d'attendre avant d'ouvrir les vins). Cette cuvée de chenin provient de vignes de 50-60 ans plantées sur des sols argilo-limoneux-sableux. 24 mois d'élevage en demi-muids, avec une petite proportion de bois neuf.

Oslavje 2017 de Radikon (84,75$/1L)
Orange. Même arrivage que le 6 avril, mais en bouteilles d'un litre cette fois. Difficile de parler de vin orange et de vin nature dans une même phrase sans éventuellement faire référence aux vins de Radikon. Leurs vignes sont situées à la frontière de la Slovénie, mais du côté italien, dans le village d'Oslavia (Frioul). Ils travaillent en bio et, si mes notes sont exactes, font du blanc de macération depuis 95. Assemblage fait à partir de 60 % chardonnay et 40 % sauvignon blanc, le tout planté sur des sols de panka, soit des marnes compactées, du grès et des fossiles marins.100 jours de macération sur peaux égrappées, puis 3 ans d'élevage en botti de chêne slavonien, mis en bouteille en novembre 2020.

Le Jeu des verts 2020 du Domaine Marcel Deiss (47$)
Orange. Classique alsacien dont je vous parle toujours. Marcel Deiss a fondé le domaine à Bergheim à son retour de la 2e guerre mondiale. C'est aujourd'hui Jean-Michel et Mathieu Deiss qui s'occupent du domaine de 27 hectares en biodynamie qui possède plusieurs parcelles encore aujourd'hui complantées, suivant une vieille tradition alsacienne d'alterner des cépages plutôt que de planter de façon plus monogame. Nouvelle cuvée de chez Deiss. Raisins du terroirs de Gruenspiel sur granites et gneiss. Complantation de riesling, pinot noir et gewurztraminer. Macération de 3 semaines en cuves (mais pas du pinot noir, j'imagine -_-). Pas de sulfites ajoutés. 

Nero Bufaleffj 2017 de Gulfi (63,25$)
Rouge. Matteo Cattania poursuit le travail de son père Vito avec qui il a travaillé pendant 20 ans. Ils font des grands vins, tout en bio, dans le sud-est de la Sicile, sur des terroirs quand même assez distancés les uns des autres. L'oenologue qui fait les vins, Salvo Foti, dont j'ai parlé dans mon livre, est un artisan immensément respecté sur l'Etna. Les vins sont parfaits pour la table, la viande notamment, avec toujours assez de puissances et de bois pour accompagner les repas plus costauds, mais sans jamais ajouter de lourdeur au repas. J'ai bu une autre des grandes cuvées parcellaires la semaine dernière, Maccàrj, et c'était carrément sublime comme vin. Sur Bufaleffj, on est en DOC Pachino (là où l'on trouve plusieurs Pacini), donc sur le littoral sud-est de la Sicile, 100 % nero d'avola, vinifié de façon classique avec au moins un an d'élevage en bouteille. 

Coteaux Champenois Bouzy Les Mignottes 2019 de Pierre Paillard (124,50$)
Rouge. Et oui, il se fait du rouge tranquille en Champagne mon Frank ! Antoine et Quentin Paillard constituent la 8e génération familiale à s'occuper du domaine viticole, et ce, depuis 2016. Les 11 hectares de vignes se situent sur le terroir de Bouzy. Ils travaillent en lutte raisonnée à la vigne alors qu'au chai, les doses de soufre sont faibles et les élevages, longs. Le vin provient d'une parcelle de vieilles vignes plantée en 1970 de pinot noir. 15 jours de cuvaison égrappé, 12 mois d'élevage en fûts.